Le non partage du diagnostic d’infection par le VIH aux conjoints par peur du rejet et de la stigmatisation familiale et sociale, entraîne une situation de secret et d’isolement caractéristiques de l’infection VIH. Ceci contribue aux difficultés de suivi et de traitement nécessaires au contrôle de l’infection et de la transmission. L’objectif de ce travail est d’aider au partage du diagnostic de VIH dans le couple afin d’expliquer aux partenaires les possibilités de contrôle de l’infection sans risque pour la vie familiale et d’optimiser les chances de succès thérapeutique .
Nous présentons ici une première phase : Réalisation d’une enquête sur le partage du statut des PVVIH dans le couple,déterminant 4 groupes: 1) Partenaire au courant et dépisté 2) Partenaire au courant mais non dépisté 3) Partenaire non au courant 4) Refus de toute information au partenaire. Les questionnaires anonymes réalisés auprès de PVVIH suivis dans 8 centres de prise en charge communautaire au Mali : 2 centres à Bamako et 6 en région. Données recueillies: sexe, âge, statut matrimonial, niveau d’éducation, profession, nombre d’enfants, date dépistage VIH, durée/type de traitement en cours, charge virale (CV), connaissance du lien transmission/CV. la proportion de PVVIH est établie par groupe et nous avons étudié à l’aide d’une régression logistique les facteurs associés au partage du statut VIH. Les variables avec une valeur de P<0.10 en analyse univariée ont été retenues pour l’analyse multivariée.
Au total 396 réponses 113 hommes et 283 femmes. 95% sous ARV dont 168 (43%) avec CV renseignées et 122/168 (73%) < 40 copies/mL. 53% ont connaissance du lien entre CV et transmission. 33% utilisent une méthode de prévention. Proportions par groupes : 176 (44%), 59% des hommes et 39% des femmes (p<0.01) ont des partenaires au courant et dépistés.55 (14%) ont un partenaire au courant non dépisté. 42 (11%) ont un partenaire non au courant. 67 (17%) 10% des hommes et 20% des femmes (p<0.02) refusent toute information au partenaire et 56 (14%) des réponses sont non exploitables.
Pour les partenaires au courant du VIH (231=58%), en analyse multivariée, les facteurs indépendamment associés au partage de statut sont le fait d’être marié/fiancé (0R 3.7 , le site de suivi (OR allant de 0,24 (Fana) à 3,24 (Koutiala) comparé au CESAC Bamako, la connaissance du lien CV /transmission (OR 1,4). Les PVVIH à niveau d’étude élevé informent moins leur partenaire (OR 0,5) (Table).
Au moins 42% des partenaires de PVVIH ne sont pas dépistés. Ces résultats montrent l’intérêt de poursuive par une seconde phase d’intervention ciblée par groupe, afin d’aider au partage et au dépistage des conjoints.
aucun
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