#AFRAVIH2000463Facteurs associés à l’image renvoyée par la PrEP : résultats de l’étude ANRS-Prévenir

Sociétés / Comportements
G. Gaubert 1, M. Mimi 1, L. Sagaon Teyssier 1, L. Assoumou 2, L. Beniguel 2, J. Bellet 2, D. Rojas-Castro 3, D. Michels 4, J. Ghosn 5, D. Costagliola 2, J.M. Molina 6, B. Spire 1, C. Protiere 1,*.
1Aix Marseille Univ, INSERM, IRD, SESSTIM - Marseille (France), 2Institut Pierre Louis d'Epidémiologie et de Santé Publique, Sorbonne Université, INSERM - Paris (France), 3Coalition PLUS, Community-based Research Laboratory - Paris (France), 4AIDES - Paris (France), 5University Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, Bichat Hospital, Assistance Publique Hôpitaux de Paris - Paris (France), 6Hospital Saint-Louis, Assistance Publique Hôpitaux de Paris, Department of Infectious diseases - Paris (France)

*Auteur(s) correspondant(s).
Adresse email : christel.protiere@inserm.fr (C.Protiere)
Objectifs

L’efficacité de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour le VIH démontrée lors de plusieurs essais dépend fortement de l’observance. Des facteurs psychosociaux incluant le stigma et des symptômes dépressifs ont souvent été identifiés dans la littérature comme des barrières pour l’utilisation de la PrEP. Cependant, les barrières intrinsèques à son utilisation telles que l’image qu’elle renvoie à ses utilisateurs sont peu connues. L’objectif de cette étude était d’identifier les facteurs associés à la perception d’une image négative renvoyée par la PrEP parmi les utilisateurs de l’étude ANRS-Prévenir.


Matériels et Méthodes

L’étude ARNS-Prévenir sur la PrEP débutée en Mai 2017, évalue une stratégie globale de prévention de l’infection par le VIH, chez des personnes séronégatives à haut risque d’infection en Ile-de-France. A l’inclusion, un questionnaire auto-administré interroge les participants, entre autres, sur leur représentation vis-à-vis de la PrEP. La variable d’intérêt de cette analyse a été construite à partir de l’affirmation suivante : « Selon vous, La PrEP peut vous faire mal voir/donner une mauvaise image de vous » (tout à fait/plutôt d’accord=1 vs plutôt pas/pas du tout d’accord=0). L’analyse a été réalisée en utilisant la régression logistique. Les covariables concernaient les caractéristiques socioéconomiques, comportementales, psychosociales et cliniques (la présence d’infection sexuellement transmissible (IST) à l’inclusion et/ou un score d’IST dans le passé) ainsi qu’une variable indiquant le statut de PrEP à l’inclusion (débutants vs expérimentés).


Résultats

Parmi les 3067 participants inclus, 2657 ont complété l’auto-questionnaire d’inclusion et 2563 (96,5%) ont répondu à la question d’intérêt. Pour 32,6% la PrEP peut les faire mal voir ou donner une mauvaise image d’eux. La perception d’une image négative renvoyée par la PrEP s’atténue avec l’âge [aOR=0.98, p<0.001] et avec l’estime de soi [aOR=0.97, p=0.019]. De même, les participants encouragés par leur partenaire principal pour l’utilisation de la PrEP [aOR=0.65, p<0,001] et ceux utilisant la PrEP en continu [aOR=0.83, p<0,045] sont moins enclins à percevoir une image négative renvoyée par la PrEP. En revanche, la dépression renforce cette perception [aOR=1,02, p=0.007] (Tableau 1). La présence d’IST à l’inclusion (p=0,166), le score d’IST dans le passé (p=0,254), ainsi que le statut de PrEP à l’inclusion (p=0,317) n’ont montré aucune association lors de l’analyse multivariée.


Conclusion

La PrEP est une stratégie efficace de prévention de l’infection par le VIH. Pour les plus jeunes et les plus fragiles psychologiquement, la mauvaise image que la PrEP renvoie pourrait devenir une barrière pour son utilisation. Connaitre les facteurs associés à cette mauvaise image est crucial pour cibler l’accompagnement de ces utilisateurs. Ces résultats devront être confrontés avec le suivi des participants. Ils suggèrent des pistes pour renforcer la prise de la PrEP dans les populations à haut risque.


Conflits d'intérêts

Aucun


Mots clés

VIH, prévention, PrEP, stigmatisation.