#CIHA202401601Kwá yapé turusú yuriri assojaba tupinambá - Le grand retour du manteau tupinambá

C. Apparence et Perception
Habiller le corps, Habiller l’espace: Enjeux et approches aux textiles et à l'adornement (300-1600)
J. Bosak1.
1Universidade Federal Do Rio Grande Do Sul - Porto Alegre (Brésil)


Adresse email : joanabosak@gmail.com (J.Bosak)
Discussion

Co-auteur(s)

Sujet en anglais / Topic in english

Sujet de la session en français / Topic in french

Texte de la proposition de communication en français ou en anglais

Kwá yapé turusú yuriri assojaba tupinambá - Le grand retour du manteau tupinambá
Dans le portrait d'Éleonora de Toledo, de Bronzino (1545), la mode de l'époque est une condition fondamentale pour la constitution de la visualité qui constitue le sujet et son importance dans la société de son temps, mais au-delà, de la la représentation picturale elle-même dans son savoir-faire technique et sa vraisemblance.
Contemporain du portrait, le manteau Tupinamba, qui sera restitué au Brésil d'ici fin 2023 par le Musée National du Danemark, rassemble dans l'œuvre une perspective mondiale et une forte présence identitaire - qui garantit la permanence de la culture, de la mémoire et de la cosmologie du peuple Tupinamba à chaque génération. Le manteau exprime le rôle principal indigène dans ses productions, rituels et traditions.
Dans la tradition académique occidentale, le manteau dit indigène est traité comme un vêtement ethnographique, donc « sans mode », compte tenu de la vision traditionnelle de ce concept (Santos, 2020), qui exclut de ce système les costumes non européens. Mais tout comme la robe peinte par Bronzino, le manteau contient un certain nombre de symboles qui constituent un système de pensée basé sur l'apparence, qui communique ce que l'on est, même s'il communique en fait ce à quoi on ressemble ou ce qu'on a, d'un point de vue européen, mais va au-delà, car, en tant que cérémonie rituelle, elle rend compte du monde extra-corporel et extra-terrestre. En plus de leur charge symbolique originelle, les manteaux indigènes furent utilisés comme « mode », finalement, du point de vue de leur exotisme, dans des œuvres comme celles d'Adriaen Hanneman (1604-71), comme Marie, princesse d'Orange ( 1631-1660), vers 1655 et dans Portrait posthume de Marie I Stuart (1631-1660) avec un serviteur, ca. 1664. Quels aspects ces manteaux renforçaient-ils dans la construction de l'image de celui qui les portait ?
La perspective symbolique et l'ordre du spirituel liés aux manteaux nous ont déjà été présentés comme problématiques par Michel Pastoureau, lorsque dans Le Drap du Diable (1991), il se rend compte de l'importance du manteau des saints dans l'investiture des leur puissance, avec les rayures, les carreaux et les imprimés dans la constitution d'un rôle communicatif des tissus et leur représentation dans l'art. Dans le cas des manteaux des premiers Brésiliens, tels que représentés par Theodor de Bry au XVIe siècle, comme dans le manteau qui leur sera restitué, la pièce consistait en un assemblage sophistiqué de plumes de divers oiseaux du territoire, représentant le lien avec le territoire et le rôle indigène dans leurs productions symboliques.
Le manteau investit : et si Michel Pastoureau connaissait le manteau Tupinamba ?


Bibliographie

CV de 500 signes incluant les informations suivantes: Prénom, nom, titre, fonction, institution

Joana Bosak, professeure agrégée, Département des Arts Visuels/UFRGS - Brésil
Historien, titulaire d'un doctorat en littérature comparée et de recherches sur les relations entre l'art et la mode. Responsable du groupe de recherche en Histoire de l'Art et Culture de la Mode. Publications sur les vêtements traditionnels et la représentation des vêtements dans les peintures. CV : http://lattes.cnpq.br/2938354734194794


Résumé / Abstract

Contemporain du portrait d''Éleonora de Toledo, de Bronzino (1545), le manteau Tupinamba, rassemble dans l''œuvre une perspective mondiale et une forte présence identitaire. Dans la tradition académique occidentale, le manteau dit indigène est traité comme un vêtement ethnographique. Mais tout comme la robe peinte par Bronzino, le manteau contient un certain nombre de symboles qui constituent un système de pensée basé sur l''apparence. La perspective symbolique et l''ordre du spirituel liés aux manteaux nous ont déjà été présentés par Pastoureau, avec la constitution d''un rôle communicatif des tissus et leur représentation dans l''art. Dans le cas des manteaux des premiers Brésiliens, la pièce consistait en un assemblage sophistiqué de plumes de divers oiseaux du territoire, représentant le lien avec le territoire et le rôle indigène dans leurs productions symboliques. Le manteau investit : et si Michel Pastoureau connaissait le manteau Tupinamba?