#CIHA202400662De Rome aux Amériques. Les Agnus Dei et les cultes mariaux.

H. Anthropologie Matérielle du Travail
Tridentine Spiritual and Material Culture: Images and Objects in Circulation for the American Conquest
A. Lepoittevin 1.
1Sorbonne Université - Paris (France)


Adresse email : anne.lepoittevin@sorbonne-universite.fr (A.Lepoittevin)
Discussion

Co-auteur(s)

Sujet en anglais / Topic in english

Sujet de la session en français / Topic in french

Texte de la proposition de communication en français ou en anglais

Mots-clefs :

Agnus Dei

Rome

Mexico

Vierge de Lorette

Vierge de Guadalupe

Madone de Guanajuato

Résumé :

Symboles « universels » d’allégeance à la papauté à l’instar des reliques des catacombes, les Agnus Dei sont au nombre des « objets » romains les plus tôt mondialisés, et ce de façon massive, dès les années 1560/1570, à partir desquelles on les voit circuler par milliers – circulations promises à un bel et long avenir jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Ils sont tout particulièrement prisés au Mexique, au Paraguay, au Brésil, en Floride… territoires sur lesquels portera cette intervention.

En réseaux avec d’autres objets romains et catholiques, les sacramentaux y font en effet l’objet d’une très importante demande, en particulier dans le vice-royaume d’Espagne. De très nombreux agents ont intérêt à leur diffusion. La papauté, qui affermit ainsi l’allégeance et le rapport à Rome de ces territoires du Mundus Novus. Les couronnes, qui y renforcent leur influence. Les ordres, qui les acheminent comme autant de dons susceptibles de favoriser leur implantation locale, avant même d’utiliser ces objets étroitement associés à l’histoire du sacrement du baptême comme des symboles de conversion. Et, sur place, les vice-rois, les procurateurs, les missionnaires, les familles… , et l’ensemble des donataires, susceptibles de les valoriser, comme symboles de distinction et protecteurs d’une communauté donnée, ou encore comme authentiques supports imagés de dévotion, et sacramentaux crédités de formidables indulgences qui valent même le pèlerinage des 7 églises de Rome. Tous ces enjeux sont sensibles dans les récits et correspondances des dignitaires et des missionnaires, à Rome et sur place. Leurs usages et les pratiques d’appropriation dont ils ont fait l’objet sont en revanche beaucoup moins connus et logiquement moins sensibles dans la documentation écrite. Quelques exemples de cires conservées, et « montées » sur place, en témoignent cependant. Au Mexique par exemple, cires et moules « locaux », soit à l’effigie de dévotions locales, et notamment de Vierges miraculeuses mexicaines, y sont particulièrement demandés. Valant authentification et reconnaissance romaine des cultes locaux, ces moules et les cires qui en furent coulées constitueront l’un des aspects principaux de cette communication.


Bibliographie

1.     Monographies

Anne Lepoittevin et Daniele Rivoletti, Michel-Ange, Poitiers, Éditions du CNDP, 2014

2.     Direction d’ouvrages collectifs

Gwladys le Cuff et Anne Lepoittevin (dir.), Aiutando l’Arte. Les inscriptions dans les décors tridentins d’Italie, Berne, Peter Lang, 2022. 

Anne Lepoittevin, Alain Mérot et Emmanuel Lurin (dir.), Florence, ville d’art et les Français. La création d’un mythe, Rome, Campisano, 2021.

 

 

3.     Articles (sélection de travaux récents)

 

« Tératologie des Sacri Monti. Les bourreaux goitreux de Léonard de Vinci à Gaudenzio Ferrari et de Giovanni Tabacchetti à Dionigi Bussola », Iconographica, 2002, XXI, p. 99-112. 

Des formes et des fonctions. Les monstrances à Agnus Dei romains dans l'Italie moderne », in Ornamenta Sacra, dir. Barbara Baert, Marie-Christine Claes et Ralph Dekoninck, Louvain, Peeters, à paraître

 Avec Gwladys Le Cuff, « Les inscriptions dans les décors tridentins d’Italie. Essai de synthèse », in Aiutando l'arte. Les inscriptions dans les décors tridentins d'Italie, dir. Gwladys Le Cuff et Anne Lepoittevin, Berne, Peter Lang, 2022, p. 3-110

 « “Reconnoistre par l’Agnus Dei qui sont les catholiques”. L’iconographie romaine portative dans l’Europe des guerres de religion », in Matière à discorde. Les objets chrétiens dans les conflits modernes, dir. Marie Lezowski et Yann Lignereux, Rennes, PUR, 2021, collection « Histoire », p. 145-158

 

« Porter l’Agnus Dei. Usages et images des bijoux sacrés entre Renaissance et Contre-Réforme », in Connecteurs divins. Objets de dévotion en représentation dans l’Europe moderne (XVIe-XVIIIe siècles), dir. Frédéric Cousinié, Jan Blanc, Daniela Solfaroli Cammillocci, Paris, Editions 1 : 1, 2020, p. 15-36.

·« Picciolini, picolini et piccioli. La fabrique romaine des Agnus Dei (1563-1700) », Archives de Sciences Sociales des Religions, 2018, 183, p. 87-119. 


CV de 500 signes incluant les informations suivantes: Prénom, nom, titre, fonction, institution

Maître de Conférences en histoire de l’art moderne à Sorbonne Université (depuis 2017)

 

Responsable pédagogique du Master recherche en histoire de l’art

Centre André Chastel (UMR 8150) – Chercheur associé au CéSor (EHESS) 

Chercheuse résidente à l’École française de Rome (15 septembre 2023-15 décembre 2023)

 

 


Résumé / Abstract

Symboles « universels » d’allégeance à la papauté à l’instar des reliques des catacombes, les Agnus Dei sont au nombre des « objets » romains les plus tôt mondialisés, et ce de façon massive, dès les années 1560/1570, à partir desquelles on les voit circuler par milliers – circulations promises à un bel et long avenir jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Ils sont tout particulièrement prisés au Mexique, au Paraguay, au Brésil, en Floride… territoires sur lesquels portera cette intervention.