#CIHA202401220Observer les traces de mise en oeuvre sur les sculptures en plâtre : la place du conservateur-restaurateur dans la recherche

E. La Fabrique de l'Art
Tools, materials et process
A. Méthivier 1,*, J. VATELOT 1.
1Institut national du patrimoine - Paris (France)

*Auteur(s) correspondant(s).
Adresse email : amelie.methivier@inp.fr (A.Méthivier)
Discussion

Co-auteur(s)

Sujet en anglais / Topic in english

Sujet de la session en français / Topic in french

Texte de la proposition de communication en français ou en anglais

La production d’une sculpture en plâtre est le résultat de nombreuses étapes qui vont de la réalisation d’un original en terre, puis d’un moule et enfin d’un tirage en plâtre. Ce dernier peut être le résultat final ou bien une étape supplémentaire vers la réalisation d’un autre exemplaire en métal ou en pierre.

Quelles en sont les traces ? Comment les repère-t-on ? En effet, en temps que témoins de la mise en œuvre elles doivent être conservées, ce qui signifie que le conservateur-restaurateur doit être en mesure de comprendre ces traces par une connaissance fine des procédés de fabrication. C’est pourquoi les élèves restaurateurs de la spécialité Sculpture sont formés à la pratique du moulage. Nous étudierons les différentes traces qui indiquent les techniques utilisées entre un estampage à la terre et un moule à la gélatine par exemple et comment la mise en œuvre des techniques permet de différencier une trace de couture d’une technique de l’autre.

La mise en relation avec les données textuelles des manuels techniques de ces traces observées est parfois un défi, tant les unes peuvent être contradictoires avec les autres et la reconstitution d’un processus via l’étude de ces traces montre parfois des zones d’incompréhension et des doutes. C’est notamment le cas lorsqu’un tirage en plâtre est, à son tour surmoulé. La question des dimensions et de la reproduction agrandie ou à grandeur pratiquée par les sculpteurs du XIXème rend d’autant plus intéressante l’étude. En effet, lors de l’édition par le sculpteur lui-même de plusieurs exemplaires comme Auguste Rodin ou Antoine Bourdelle d’un même sujet la question du mode d’exécution devient capitale pour envisager le modèle 0.

L’étude technique est donc capitale tant parce que la mise en œuvre a un impact sur la conservation que parce que le repérage des informations sert également à envisager leur conservation mais également leur compréhension dans le but de faire des propositions de traitement pertinente pour le projet de conservation-restauration de l’objet.

Dans le cadre d’un chantier école réalisé au musée des Moulages de Lyon les étudiants de la spécialité sculpture ont été amenés à observer des moulages et des moules afin de faire des corrélations.


Bibliographie

In Situ n° 28 : Le moulage. Pratiques historiques et regards contemporains revue de la direction des patrimoines et de l'architecture, 2016

Encyclopédie Roret, Lebrun, Manuel du mouleur ou l'art de mouler en plâtre, cire, béton, ,carton,carton pierre,carton cuir,cire, Lebrun, 1836

 


CV de 500 signes incluant les informations suivantes: Prénom, nom, titre, fonction, institution

AMELIE METHIVIER

 Mob : +33 (0)6 62 09 47 82  Email : amelie.methivier@inp.fr

Depuis 2022, adjointe au directeur des études du département des restaurateurs de l’Institut National du Patrimoine, en charge de la formation initiale 

1999-2022, conservatrice-restauratrice de sculptures indépendante

Formation

1996-99 - Maîtrise de Sciences et Techniques des biens culturels, Mention Bien Paris I (Panthéon-Sorbonne) Spécialité: sculpture validé en Master professionnel en 2010 par la VES.

1995  - Maîtrise d'Histoire de l'Art, mention Très Bien Paris IV (Paris -Sorbonne).

1994  - Diplôme du 2ème cycle de l'Ecole du Louvre (Muséologie) 

1991-93 - Diplôme du 1er cycle de l'Ecole du Louvre, spécialité Inde et pays indianisés.

Colloques - conférences

Marie Lecasseur, Benoît Delcourte, Amélie Méthivier "La restauration de la sainte Elisabeth attribuée à Ligier Richier", Auditorium du Louvre, mai 2018.

Manon Joubert,  Sophie Jugie, Amélie Méthivier, "l'étude préalable et la restauration du tombeau de Philippe Pot" auditorium du Louvre 2017.

Amélie Méthivier La restauration de l’Ours et l’homme préhistorique d’Ernest Dagonet conférence au musée de Chalons-EnChampagne octobre 2016.

Publications

. B. Astier-Dumarteau, N. Bruhière, A. Méthivier,"La difficile réversibilité des collages avec goujonnage. Discussions autour du traitement d’une stèle gallo-romaine trouvée dans la forêt d’Halatte, conservée au musée d’Art et d’Archéologie de Senlis " in Réversibilité, irréversibilité et « retraitabilité » en conservation-restauration, les journées d’études du C2RMF, Amiens, 2021

A.Courcelle, C.Girault, A. Méthivier, F. Raymond,"Les plansreliefs des places fortes du nord de la France et de l’Europe déposésau palais des Beaux-Arts de Lille : de l’objet technique à l’objet patrimonial,évolution des interventions de restauration – vers une histoire de la réversibilité" in Réversibilité, irréversibilité et « retraitabilité » en conservation-restauration, les journées d’études du C2RMF, Amiens, 2021

A. Méthivier, C. Proust  "Conservation-restauration et archéologie : chemins croisés" in Les Nouvelles de l’Archéologie, 157-158, 2019

A. Méthivier, J. Vatelot "La partie pour le tout : visions macroscopiques de la sculpture " in SCULPTURES n° 5 : regarder la sculpture, Rouen, 2018.

I. Jourd’heuil, A. Méthivier "Les statues colonnes déposées du portail occidental de la cathédrale de Chartres : entre conservation-restauration et valorisation", en cours de publication, INHA.

A. Méthivier, "La chaire à prêcher de Saint-Martin-Aux-Bois : une histoire complexe et encore mystérieuse" in Histoire et archéologie d’une abbaye de chanoines de Saint Augustin, tome 2, actes des journées d’études, vol 31, 2018

Lhuillier A ; Méthivier A. ; Tran-Bourdonneau C. Vatelot J. "Le contrat d’entretien des sculptures du musée des Beaux-Arts de Dijon - Une collaboration entre la régie, la conservation et le restaurateur, prestataire extérieur" in CRBC n° 33, 2015 (pp. 45-54).

A. Méthivier, A. Oger-Leurent "Aisne, Oulchy-le-Château: le monument des Fantômes (1926-1935), de Paul Landowski. Entretenir la mémoire : enjeux matériels et humains d’une restauration" in Objets de mémoire Mémoire de l’objet, Journées d’études de l’association des conservateurs des antiquités et objets d’art de France, novembre 2015.

JENNIFER VATELOT

Restaurateur du Patrimoine, spécialité sculpture, Pierre, marbre, plâtre, terre cuite,, bois et pierres polychromés, cires, assistante au chef d’atelier de la section sculpture de l’INP restaurateurs à Aubervilliers depuis septembre 2021, 

1996-2000 : Diplômée de l’Institut national du patrimoine, section ifroa, en sculpture, Mention Très-Bien Sujet de mémoire : conservation et restauration d’un buste composite (terre cuite, plâtre, pâte à modeler, papier journal, filasse), Le Sommeil, d’Auguste Rodin,  

1994-1996: Ecole du Louvre,

1990-1993: Bachelor of Science and Business Administration, University of Delaware (Etats-Unis), 1990 : Baccalauréat, série B (Sciences économiques et sociales)

Conférences

Participation au colloque La Picardie Flamboyante, « Les retables en bois sculpté, polychromé du XVIe siècle », 21, 22 et 23 novembre 2012, Amiens.

Participation aux journées d’études sur les terres cuites tenues à l’Auditorium du musée du Louvre et à l’Auditorium du C2RMF, les 26 et 27 octobre 2011.

Participation au 13th Triennial Meeting de l’ICOM CC, 22-27 septembre 2002, Rio de Janeiro.

Publications

“Techniques de fabrication des reliefs en « plâtre » : observations et hypothèses”, Technè n°51/2021, pp.84-91.

« La partie pour le tout : visions macroscopiques de la sculpture » en collaboration avec Amélie Méthivier, Sculptures, n°5 : Voir la sculpture, 2018, pp.21-26.

En collaboration avec A. Gérard, « Les retables en bois sculpté polychromé du XVIe siècle de l’Oise : étude et restauration des exemples du Vaumain et de Labosse », actes du colloque d'Amiens, 21-23 novembre 2012 : Picardie Flamboyante ; arts et reconstruction entre 1450 et 1550, E. Hamon (dir.) (à paraître).

« La Vierge adorant l’Enfant de Donatello, dite Madone Piot. Etude et restauration », Techné, n°36, 2012, pp.54-61.

« Les techniques de la sculpture au Moyen Age», Les Dossiers de l’Art, n°152, mai 2008, pp.30-37.

“ Redécouverte d’un modèle en terre cuite du Sommeil de Rodin”, preprints v.II, ICOM CC, 13th triennal meeting Rio de Janeiro, 22-27 septembre 2002, p.540.


Résumé / Abstract

Les sculptures en plâtre sont le résultat de plusieurs étapes de travail depuis l’original en terre jusqu’à la reproduction dans un autre matériau. Ces étapes de travail laissent des traces à la surface des œuvres qui doivent être préservée puisqu’elles permettent de comprendre le processus de réalisation de l’objet. En confrontant ces traces avec ce que nous disent les traités techniques il peut parfois être difficile de faire des connections surtout lorsqu’on aborde la question de l’agrandissement. L’autre point de vue sur ces objets est que parfois d’étape ils deviennent des originaux puisque la version finale notamment si elle a été réalisée en bronze peut avoir disparu.